La musique électronique au bout des doigts
Fabrice Pannetier, auteur-compositeur-interprète de musique électronique, s’est produit pour la première fois en public à 51 ans, lors d’un festival organisé en Vendée l’été dernier.
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Entouré de multiples matériels, écrans et claviers en tout genre, Fabrice Pannetier est concentré. Dans son studio, une pièce dédiée dans sa maison, ses mains voltigent, et d’envoûtantes mélodies sortent des enceintes, alors que l’oscilloscope s’anime, en rythme. Céréalier à Saint-Michel-le-Cloucq, en Vendée, Fabrice Pannetier est musicien amateur. De prime abord plutôt réservé, son visage s’éclaire quand il s’agit de parler de musique. « Depuis tout petit, j’ai une passion pour les sons ». Il commence sur un petit orgue à 8 ans. À 10 ans, il découvre Jean-Michel Jarre.
Pour l’artiste en herbe, il y a « un avant et un après ». L’autodidacte compose avec les moyens du bord, le matériel pour la musique électronique étant inabordable. Sans formation musicale, il jongle avec les sons, en s’inspirant de Vangelis ou Enigma. « Quand il entend quelque chose à la télévision, il est capable de reproduire le son, sans avoir appris le solfège », raconte fièrement sa compagne Maryline Garreau.
Un public de 200 personnes
Un talent resté privé jusqu’à sa rencontre avec Sylvie Saint-Cyr, à la tête du festival Les Arts par Nature, à Vix (Vendée). Invitée au vernissage d’un ami commun, elle accroche avec la musique diffusée, œuvre de Fabrice, et lui demande de se produire à Vix. Le choc passé, il accepte. « Ce qui m’a fait tilt, c’est que c’est en plein air », confie l’intéressé, qui s’est lancé dans un ambitieux projet : jouer sa musique avec des vidéos et des jeux de lumière.
Pendant six mois, le compositeur fabrique le matériel, pose sa caméra dans la campagne environnante pour des time-lapses : en accéléré, on peut ainsi suivre la course des nuages, ou des étoiles. Des plans complétés par des images prises par drone par son neveu Victor Coriton. Montées par Fabrice, les vidéos sont soigneusement calées, comme les lumières, sur la musique. « Je suis fou, tout cela pour une fois », ajoute l’artiste, dont les yeux et le sourire démentent les propos.
Arrive le jour J : Fabrice s’installe aux commandes pour une heure de spectacle devant près de 200 personnes, avec une bonne dose de stress. Il s’immerge rapidement dans la musique, jusqu’à terminer « en posant trois doigts sur le clavier. J’étais content ». Un résumé pudique d’un fort moment d’émotion, partagé avec le public. Et maintenant ? « J’aimerais recommencer », espère Fabrice, dont des titres sont disponibles en ligne (1). Sylvie Saint-Cyr confirme, le spectacle a plu, « et on aimerait le refaire en 2025, mais tout dépend du contexte actuel », avec des coupes budgétaires annoncées par la région Pays de la Loire.
(1) Chaîne Youtube Pulsgate
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